Bientôt les fêtes ? On gère !
Foie gras, dinde aux marrons, bûche, vin et autres merveilles de la table s’invitent en décembre et bousculent la discipline du sportif. Alors, comment limiter la casse…et s’en remettre ?
Même lorsqu’on est sportif, les périodes festives où repas de famille et apéros gourmands se multiplient peuvent être redoutables. Surtout si l’on adopte une hygiène alimentaire stricte le reste de l’année. Consom- mer en grande quantité des aliments riches en gras et/ ou en sucre, ce sont autant de toxines qui s’accumulent et fatiguent l’organisme, avec pour conséquences des meaux de tête, des nausées. Peu habitué aux dérapages culinaires, le corps d’un sportif aura bien du mal à s’en remettre ! Pour autant, durant les fêtes, le bonheur est (aussi) dans l’assiette, ce n’est donc pas le mo- ment de bouder son plaisir. D’autant qu’il s’agit moins de compter les calories que de veiller au confort digestif.
Repas copieux et alcool, ça peut faire mal : « Les muscles et le foie souffrent, l’alcool déshydrate, explique Corinne Fernandez, diététicienne du sport à Paris, ultra-traileuse et triathlète. Pour autant, on évite une cuisine trop restrictive. On ne s’interdit rien, mais on prévient les excès. Les mets relevant du terroir, copieux et lourds à digérer, sont à consommer en petite quantité, en surveillant toujours l’accompagnement (pains, chutneys, confitures, mayonnaise, marrons… alourdissent la facture), l’alcool aussi (pas plus de deux ou trois verres). Le but est d’associer plaisir gustatif et confort digestif. On privilégie une cuisine fine, gastronomique, de façon à se régaler “light“.
Pour bien digérer
Ses astuces : en apéritif, remplacer canapés et feuilletés par des verrines (légumes, avocat, crabe, homard…), des mousses de légumes (avec du chèvre, du tofu soyeux), des houmous de betterave, de carottes ; à l’heure de passer à table, se placer à côté d’un petit mangeur (et buveur !), ce sera plus facile de se modérer, mettre au menu des aliments comportant des enzymes digestifs, c’est le cas de la papaye, de l’ananas, du kiwi, à inclure par exemple dans des salades de mâche ou de roquette, préférer le champagne moins calorique que le vin ; en fin de repas, choisir une tisane qui prendra soin des intestins (à base de thym, origan, romarin, menthe, boldo, fumeterre) plutôt qu’un café qui alourdit un foie fragilisé.
Et après ?
Faire du sport un lendemain de fête, est-ce vraiment une bonne idée ? Tout dépend desonétat:«Il fautse laisser le temps de digérer tout ça, admet Corinne Fernandez. Mais cela ne veut pas dire qu’on doit rester inactif. Une promenade au grand air sera bénéfique dans tous les cas. Si on se sent en forme, on peut faire son footing qui va aider à éliminer les toxines, voire sa séance d’entraînement dont on allégera l’intensité en fonction de ses ressentis. Il faut être prudent, car les toxines stockées peuvent être source de blessures. Ainsi, le vélo, la natation, tous les sports portés et doux, sont à privilégier. »
Côté digestif, on opte pour une opération détox. On ne finit pas les restes, l’heure est aux viandes maigres, salades de fruits, potages et légumes. Il faut « rincer » l’organisme avec de l’eau, des tisanes, « une infusion de desmodium est idéal en cas d’excès d’alcool », note Corinne Fernandez. S’hydrater un max, donc. Car croire que l’on va éliminer l’alcool en allant courir une heure le lendemain d’un repas bien arrosé est un leurre. Transpirer ne fait pas transpirer…de l’alcool !
FOCUS : Un petit verre après l’entraînement, est-ce bien raisonnable ?
Boire une bière ou un verre de vin après l’entraînement est très tentant… Mais ce serait contre-productif pour l’organisme et la récup’. « Si l’alcool est un nutriment, il n’a pas de fonction énergétique, explique la diététicienne du sport Corinne Fernandez. Il déshydrate, encrasse les organes digestifs, les reins. Dans un premier temps, il a un effet « doudou », il réchauffe, mais attention au contrecoup ! L’alcool ralentit la récupération, ne permet pas de restaurer et de cicatriser pleinement les muscles endommagés par l’effort, perturbe le sommeil. Il faut garder à l’esprit qu’il n’est pas adapté à la pratique sportive. Si l’on veut se réconforter après un entraînement, une compétition, mieux vaut boire un chocolat chaud, un lait sucré de soja ou d’amande. Et s’hydrater avec de l’eau riche en bicarbonate, type Vichy, ou ces boissons de récupération que l’on trouve sur le marché. Mais il est vrai que partager un verre est convivial, même chez les sportifs, la bière est un incontournable chez les coureurs par exemple. Dans ce cas, on peut se lais- ser tenter par une bière sans alcool. » Boire ou courir, il faut choisir.
Source : supplément gratuit au journal L’ÉQUIPE n° 23879 Vendredi 13 décembre 2019 – Dossier réalisé par Amaury Media, la régie publicitaire de L’ÉQUIPE